Grâce à la recherche clinique, nous développons des solutions innovantes en collaboration avec des partenaires et des professionnels de santé. Le patient est au cœur de cette recherche et sa santé est la priorité. Cette page décrit comment, et à quelles conditions un nouveau traitement issu de la recherche pourra devenir un médicament approuvé par les autorités de santé et disponible pour les patients.

 

À propos de la recherche et des essais cliniques

La recherche clinique a pour objectif d’améliorer notre connaissance des maladies, pour mieux les diagnostiquer, les traiter et les prévenir. Les essais cliniques, effectués sur l'Homme, sont indispensables pour démontrer qu'un nouveau traitement présente un réel bénéfice pour les patients.

Il existe différents types d'essais cliniques :

Les essais cliniques dits « interventionnels », menés sur des volontaires, pour tester de nouveaux traitements (ou des dispositifs médicaux, ou même des approches médicales). Ils sont conçus pour répondre à des questions essentielles, comme savoir si un nouveau traitement est bien toléré et est bénéfique pour la population ciblée. 

Les études dites « non interventionnelles », également appelées études « observationnelles », qui servent à observer l’efficacité, la sécurité et la tolérance d’un médicament prescrit dans le cadre de la pratique médicale courante, conformément à son indication.

 

Les 4 phases de la recherche clinique



Les molécules susceptibles de devenir de futurs médicaments sont d'abord testées en laboratoire ; cette recherche "préclinique" peut durer plusieurs années. Seuls les candidats médicaments les plus prometteurs font l'objet d'essais sur l'Homme. Le développement clinique s'organise alors en phases successives. Ce processus long et exigeant peut durer de 5 à 15 ans.

 L'évaluation d’un nouveau traitement combine l’évaluation des bénéfices (l’efficacité du traitement contre la maladie) et des risques (notamment les effets secondaires que peut présenter un participant lors de la prise du traitement). Un nouveau médicament doit démontrer un profil plus favorable que ce qui est déjà disponible. Chaque phase du développement clinique joue un rôle crucial pour garantir que seuls des médicaments sûrs et efficaces soient approuvés et mis à disposition des patients. Plusieurs essais cliniques peuvent être réalisés au cours de chaque phase.

En savoir plus:

o    Tous les participants à un essai clinique sont des volontaires, libres d'interrompre la prise du traitement testé et de quitter l’essai à tout moment, et quelle que soit la raison.

o    La sécurité des participants est la priorité : le protocole d'un essai clinique planifie les examens médicaux nécessaires au suivi des participants et est validé par des autorités compétentes et indépendantes.

o    Les phases du développement clinique sont successives mais peuvent, dans la pratique, être combinées ou se chevaucher afin d’accélérer l’autorisation de mise sur le marché (AMM).

Phase I

Le traitement est-il sûr? 

Pour déterminer une dose sûre 

Pour identifier les effets indésirables 

Pour décrire la pharmacocinétique

 

chrono

Peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois

Participant

De quelques participants à plusieurs dizaines

Phase II

Est ce que le traitement fonctionne ? 

Pour évaluer l’activité du traitement

Pour recueillir des données sur la tolérance 

chrono

Peut durer jusqu’à un ou deux ans

Participant

De quelques dizaines à plus d’une centaine de patients avec la maladie/l’affection ciblée

Phase III

Le traitement est-il meilleur ?

Pour confirmer le bénéfice et la tolérance par comparaison à un placebo ou une thérapie standard

chrono

Peut durer plusieurs années

Participant



Jusqu’à plusieurs centaines voire plusieurs milliers de patients avec la maladie/l’affection ciblée

Phase IV



Que pouvons nous apprendre depuis la mise sur le marché ?

Pour documenter continuellement les effets indésirables

Pour déterminer les conditions d’un usage optimal

Les essais de phase I, une première étape pour vérifier que le traitement testé est toléré chez l'Homme

Les essais cliniques de phase I ont plusieurs objectifs : déterminer la dose la plus juste pour obtenir l’activité attendue, identifier les éventuels effets secondaires du traitement et décrire sa pharmacocinétique. La pharmacocinétique correspond à la façon dont le corps absorbe, transforme et élimine le traitement. 

Certaines études de phase I peuvent servir à détecter les premiers signes d’efficacité. Les essais de phase I ont souvent lieu dans un hôpital ou une structure dédiée, avec du personnel expérimenté, assurant un suivi rigoureux des participants. Ces essais durent généralement quelques semaines à quelques mois et sont menés sur un petit nombre de participants (jusqu’à quelques dizaines).

Le traitement ne peut entrer en phase II que s'il est toléré à une dose susceptible d'être active et si la pharmacocinétique est correctement décrite.

En savoir plus:

o    Les essais cliniques de phase I incluent souvent des volontaires sains. Cela signifie que les participants n'ont pas la maladie ou l’affection ciblée par le traitement testé. Les volontaires sains contribuent à la mise au point de médicaments sûrs et acceptent les risques potentiels sans attendre de bénéfice pour leur santé.

Dans certaines circonstances, telles que la recherche clinique sur le cancer, les études de phase I incluent des patients (les participants sont porteurs de la maladie ou l’affection ciblée par le traitement testé) pour lesquels les traitements standards sont inefficaces, inadaptés ou indisponibles.

o    Certains essais cliniques (pas uniquement de phase I) mettent en place un Comité indépendant de surveillance et de suivi (iDSMB – Independent Data and Safety Monitoring Board) composés d’experts indépendants. Ce comité formule des recommandations sur le déroulement des essais, notamment en assurant le suivi régulier des éventuels effets indésirables observés sur les participants.

Les essais de phase II, une deuxième étape pour savoir si le traitement testé fonctionne

Dans ces essais cliniques, les participants ont la maladie ou de l’affection ciblée par le traitement. Ces essais servent à recueillir des informations sur l’activité et la tolérance au traitement testé. 

Les essais cliniques de phase II sont souvent conduits dans les hôpitaux ou les cliniques où les patients atteints de la maladie reçoivent leurs traitements habituels. Ils durent généralement de 1 à 2 ans et sont menés sur un plus grand nombre de participants que les essais de phase I (jusqu’à plus de 100 patients).

 

Le traitement ne peut passer à la phase III que s’il montre une activité prometteuse et une tolérance acceptable à la dose choisie.

En savoir plus:

o    La nature, la fréquence et la gravité des effets secondaires permettent de définir la tolérance au traitement testé. Plus le nombre de participants à l’essai est important, plus l’évaluation de la sécurité du traitement est fiable.

o    Pour rejoindre un essai clinique, les participants doivent répondre à des critères définis dans le protocole, liés notamment, mais pas exclusivement, à leur état de santé et à leurs antécédents médicaux. Certaines de ces conditions ont pour but de garantir la sécurité de chaque participant, d’autres servent à éliminer d'éventuels biais lors de la recherche, en veillant par exemple à ce que la population étudiée soit représentative des patients pour lesquels le traitement est développé.

Les essais de phase III, l'étape finale pour confirmer la tolérance et l’efficacité du traitement test

Dans les essais cliniques de phase III, les participants ont la maladie ou de l’affection ciblée par le traitement. L'objectif de ces essais est généralement de comparer le traitement testé avec les options existantes (un médicament de référence quand il existe) ou avec un placebo.

Pour ce faire, les participants sont répartis dans différents groupes. Dans les essais cliniques randomisés classiques, un groupe reçoit le traitement testé et les autres le médicament de référence et/ou le placebo 

Les paramètres à comparer sont précisément décrits dans le protocole. Les essais de phase III sont menés sur un grand nombre de participants (parfois jusqu’à plusieurs milliers) pour évaluer les différences observées entre les groupes avec un niveau de confiance suffisant.

 

Le traitement testé en phase III doit montrer une balance bénéfices/risques au moins aussi favorable que les médicaments déjà disponibles sur le marché.

En savoir plus :

Un essai clinique comparant différents groupes nécessite des méthodes rigoureuses : 

o    La randomisation est un procédé qui consiste à répartir les participants entre les différents groupes au hasard, à l’aide d’un programme informatique. L’affectation à un groupe ou un autre n’est donc décidée par personne (participant, investigateur, promoteur) ainsi les populations de chaque groupe restent comparables.

o    Lorsqu’un essai est dit « en aveugle », le participant et/ou l’investigateur ne savent pas quel est le traitement reçu. Les évaluations de l’investigateur et la perception des participants ne sont donc pas influencées. Au contraire, on parle d’essai "en ouvert" lorsque le participant et l'investigateur connaissent la nature du traitement reçu. 

Certains essais de phase III peuvent recourir à un schéma permettant de tester un plus grand nombre de traitements et les comparer à un groupe témoin. Des analyses intermédiaires permettent de modifier ou clore différents bras de traitement pour se concentrer sur les thérapies les plus efficaces.

Lorsque le traitement testé a passé avec succès les phases de développement, le promoteur dépose une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès des autorités compétentes.

Il constitue un dossier rassemblant notamment toutes les données précliniques, les analyses des essais cliniques et les conclusions relatives à la sécurité et à l’efficacité. Ce dossier est évalué par les autorités de réglementation pharmaceutique (comme l’EMA en Europe ou la FDA aux États-Unis) qui lui accordent ou non une autorisation de mise sur le marché pour une indication précise et une certaine population de patients.

 

En savoir plus:

o    L'évaluation d’un nouveau traitement combine l’évaluation des bénéfices (l’efficacité du traitement contre la maladie) et des risques (notamment les effets secondaires que peut présenter un participant lors de la prise du traitement). Un nouveau traitement doit démontrer un profil plus favorable que celui des options disponibles.

 

 

 

Les essais de phase IV: après l’autorisation de mise sur le marché, la recherche clinique se poursuit pour approfondir les connaissances sur le médicament

Les études de phase IV ont pour but d’explorer des moyens d’accroître les bénéfices du médicament commercialisé, d’approfondir les connaissances sur les effets secondaires et d’améliorer leur prise en charge.

Certaines de ces études sont observationnelles et consistent à recueillir des informations sur les patients prenant leur traitement dans le cadre des soins de routine, et à fournir des informations sur une utilisation en situation réelle. On les appelle les études en vie réelle.

 

En savoir plus:

De nouveaux effets secondaires peuvent être identifiés après la mise sur le marché d’un médicament. Ils sont recueillis et analysés en permanence. Cette activité de détection et de compréhension des effets secondaires s’appelle la pharmacovigilance. Elle relève de la responsabilité du laboratoire pharmaceutique et est requise par les autorités de santé et les organismes de réglementation des médicaments.